Les livres que tu as lus sont intéressants, et je connais personnellement Finkelstein, Liverani et Ska. On leur a néanmoins reproché de ne pas être toujours très prudents et de ne pas distinguer suffisamment les données matérielles et les interprétations conjecturales qui en sont faites. En outre, ils ne peuvent pas tenir compte de découvertes récentes telles que celles de Khirbet Qeiyafa (2009-2012).

Cela dit, pour en venir à la seconde partie de ta question, il apparaît nettement que le processus de rédaction et de compilation des textes bibliques est très éloigné de ce qui est enseigné dans certains milieux évangéliques. Un enseignement qui n’est lui-même guère biblique (où est-il question de l’inerrance de la Bible ? Alors que des livres bibliques cherchent eux-mêmes à en rectifier d’autres, voir par exemple Chroniques / Rois). Ce que tu décris comme “doctrine catholique” n’est en réalité pas spécifiquement catholique ; c’est tout simplement ce que l’on lit dans les documents historiques des premiers siècles de notre ère (notamment au IVe siècle où l’on discute beaucoup des livres reconnus ou non). Je me demande d’où sortent ces enseignements fondamentalistes que l’on entend dans certaines églises évangéliques…
La foi chrétienne est basée sur une personne, pas un livre. Les textes bibliques sont riches en enseignements, mais c’est l’œuvre de l’Esprit saint qui leur permet de prendre vie.
Amitiés,
Michael.

2012/8/27

Je fais des recherches actuellement sur l’archéologie et plus
largement l’histoire et la bible. J’ai notamment lu “La Bible
dévoilée” de Finkelstein , “Le Monde de la Bible”, La Bible et
l’invention de l’histoire” de Mario Liverani, “La bible dit elle vrai”
de François Brossier, plus quelques ouvrages de J-L Ska.
Je dois t’avouer que je suis assez perplexe et bien incompétent pour
évaluer la validité de ces ouvrages de spécialistes.
Mais il me semble que si des spécialistes catholiques valident ces
positions elles ne peuvent être dénuées de tout fondement.
Qu’en penses-tu, ces ouvrages sont-ils fiables, contestables,
reconnus?
J’ai écouté une de tes interviews, pour toi l’archéologie ou en
tout cas pour le journaliste qui t’interroge confirme la Bible.
Ce qui sur les 4 exemples précis que tu cites n’est pas contesté
par les ouvrages que j’ai cité.
Cependant, si les thèse de ces livres sont fondées, alors, il me
semble que la doctrine évangélique:
– est mise à mal sur le comment de la révélation (Dien se
révélant à un auteur qui rédige)
– de l’inspiration est beaucoup plus complexe que ce que nous
affirmons (multitude d’auteurs, existence de différentes sources,
succession de corrections, de manuscrits)
– de l’inérrance, scientifique et historique vole en éclat
– sur le processus de canonicité, on est plus proche de la doctrine
catholique avec un choix des croyants (de l’église) plutôt que la
doctrine évangélique de textes qui s’imposent d’eux même à
l’église

D’ailleurs que reste-t-il de l’inspiration et donc du caractère
sacré dans ce travail de réécriture à plusieurs mains?
Et si il n’y pas d’historicité que reste-t-il du Dieu qui se
révèle dans l’histoire?
Si la bible n’est pertinente sur l’histoire comment peut elle l’être
sur les questions spirituelles?
Je pense à ce récit des évangile de la guérison du paralytique
“afin qe vous sachiez que le Fils de l’Homme a le pouvoir de pardonner
les péchés”, le visible comme signe de l’invisible. Ici on aurait
l’invisible sans le visible.
Unn Dieu de plus en plus spécialisé et petit.
Sans des citations de l’AT dans le NT notamment par Jésus…

Je suis désolé d’avoir été aussi long, mais comme tu as pu le
lire les questions se bousculent.

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