Doctorat Michael Langlois

Thèse de doctorat dirigée par M. André Lemaire, Directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, Section des Sciences historiques et philologiques, Chaire de Philologie et épigraphie hébraïques et araméennes.

Cette thèse présente une nouvelle étude du plus ancien manuscrit araméen du Livre d’Hénoch, découvert à Qumrân et portant le sigle 4Q201. Elle tire avantage des nouveaux outils informatiques (traitement d’image, bases de données) pour proposer une analyse paléographique et philologique de chacun des fragments composant ce manuscrit, en les comparant systématiquement aux témoins grecs, éthiopiens et syriaques anciens.

Thèse soutenue le 13 décembre 2007 devant un jury composé de MM. André Lemaire (Directeur d’études, EPHE), Jacques-Noël Pérès (Professeur habilité, ELCOAIPT), Marc Philonenko (Membre de l’Institut, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), et Francis Schmidt (Directeur d’éudes, EPHE).

Mention obtenue : Très honorable, avec félicitations, à l’unanimité du jury.

Mise à jour : ma thèse a été publiée en octobre 2008, retrouvez les infos ici.

21 commentaires sur “Thèse : Le premier manuscrit araméen du Livre d’Hénoch à Qumrân. Étude épigraphique et philologique de 4Q201

  1. je suis chrétienne, j’aime la Bible , et le livre d’Hénoc m’intéresse énormement où je retrouve le meme esprit de prophétie que dans le livre de Daniel ou de Jean dans l’Apocalypse, d’où on intéret

    1. Le Livre d’Hénoch appartient en effet au genre littéraire dit « apocalyptique » (du grec apocalypsis « révélation »), tout comme le Livre de Daniel et l’Apocalypse de Jean. C’est un témoin rare de certaines traditions juives pré-chrétiennes, et son étude est en effet passionnante ; mais n’oubliez pas qu’il s’agit d’un « pseudépigraphe », c’est-à-dire un ouvrage attribué au personnage d’Hénoch sans que celui-ci en soit l’auteur. Le Livre d’Hénoch ne date en aucun cas d’une période reculée de l’histoire de l’humanité ; sa langue de composition est un araméen que l’on peut dater entre le Ve et le IIIe siècle avant notre ère.

  2. bonjour, je vous etes vous sur arte (5) . je vous est trouvé simple intelligent et tres modeste. vous pour les compliments!! mais j’ai une question pour vous est ce que la traduction est une trahison de l’original si oui pourquoi? et pour vous son t’ils les apotres qui ont ecrit les evangiles et si non pourquoi? et surtout dite moi quand vous venez sur lille j’aimerai tant parler avec vous car j’aime les langues ancienne. sofiane

  3. « Traduire, c’est trahir » — un dicton bien connu, et bien vrai. Chaque langue a ses caractéristiques propres, son lexique, ses formulations, et l’on ne peut jamais les restituer parfaitement dans une autre langue. D’où l’intérêt d’apprendre les langues anciennes, comme le grec, l’hébreu ou l’araméen pour la Bible !

    Les Évangiles sont le fruit d’un processus rédactionnel basé sur de multiples sources (orales mais aussi écrites) dont se sont servis les différents auteurs. Quant à savoir si ce sont les Apôtres qui les ont rédigés, je dirai que même si l’on accepte l’identité faciale des Évangiles, ni Luc ni Marc ne faisaient partie des Apôtres ! Je pense donc que c’est un faux problème ; la vraie question est celle de la réception et de la transmission de ces traditions dans diverses communautés chrétiennes.

    1. Vous pouvez acheter ma thèse dans des librairies spécialisées en sciences religieuses (La Procure…) ou directement sur Internet (sur le site des Éditions du Cerf ou sur Amazon, etc). Je connais peu les rosicruciens (Rose-Croix), car je travaille surtout sur des périodes anciennes (Proche-Orient ancien, milieux bibliques, judaïsme et christianisme anciens).

  4. Ma question est peux être relativement naïve mais il semble que l’on ne puisse pas franchement dire que le livre d’Hénoch date de telle ou telle siècle, le mieux que l’on puisse dire c’est que le texte que vous avez eu entre les mains date de t’elle ou t’elle siècle …
    On pourais (mais ce n’est la qu’une hypothèse ) tres bien considerer se livre comme étant le fruit d’une tradition oral très ancienne au contraire remontant a l’ Exil à Babylone, naissance du monothéisme juif, -587 à -517
    non?

    1. Le Livre d’Hénoch connaît en effet une longue histoire rédactionnelle. Je vous renvoie par exemple à mon article « Shemihaza et compagnie » où je propose une origine plus ancienne pour les noms des anges déchus au ch. 6 du Livre d’Hénoch. De même, le Livre des Luminaires (troisième section du Livre d’Hénoch) pourrait être ancien. En revanche, le Livre des Paraboles (ou Similitudes) ne peut guère remonter avant le premier siècle avant notre ère. J’ai abordé ces questions lors d’une conférence à Strasbourg le mois dernier.

  5. arf j’aimerais beaucoup vous voir a Lyon si un jours vous passez dans la régions
    J’avais justement en tette le passage sur les ange du livre d’enoch je trouve qu’il y a une sorte de souffle mythologique dans se passage que l’on ne retrouve pas vraiment dans le reste de l’œuvre
    Un petit quelque chose d’ancien et dans la meme veillier j’ai constater qu’il n’existais pour aux moins un des protagoniste de traduction du nom en une autre langue que du grec (tamiel >Ταμιήλ )
    S’avez vous pourquoi?

    1. Je vous renvoie à mon article « Shemihaza et compagnie » où je discute des variantes et du sens de ce nom (et des autres), vous pouvez le télécharger en PDF sur mon site. Cela dit, je serais ravi de venir à Lyon, pourquoi ne pas organiser une conférence ? 😉

  6. Bonjour.
    J’aurais voulus savoir si vous connaissiez un endroit ou l’on pourrais lire et étudier le Livre d’Hénoch.
    Merci beaucoup.

    1. Malheureusement le Livre d’Hénoch ne fait pas partie des enseignements courants dans les universités ou les facultés de théologie. C’est pour cela que j’ai eu l’occasion de faire de nombreuses conférences sur ce sujet, tant dans les universités (Lausanne, Strasbourg) qu’auprès du grand public. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à organiser une conférence dans votre région, je serais ravi de venir apporter un enseignement sur le Livre d’Hénoch !

  7. Cher Michael,
    Je rédigé un article sur la citation par Jude d’un passage du livre d’Hénoch.
    http://alephetomega.blogspot.com/2011/10/les-traditions-apocryphes-de-lepitre-de.html
    Je possède le volume des écrits intertestamentaires de la Pléiade qui nous donne en italique des mots traduits de l’araméen.
    Mais je n’arrive pas à déterminer si le passage de Jude 14-15 est bien présent dans l’original araméen d’Hénoch.
    Certains de mes amis pensent que cette citation n’était pas présente dans l’original mais aurait été introduite plus tard dans les versions grecques et éthiopiennes d’Hénoch par des copistes chrétiens.
    Qu’en pensez-vous ?
    Très cordialement, Fabien

    1. Jude 14-15 est une citation de 1 Hénoch 1,9. Ce verset n’est pas un ajout chrétien tardif, car il est attesté dans deux manuscrits judéo-araméens retrouvés à Qumrân : en 4Q201 1 k 3 (voir mon livre, Le premier manuscrit du livre d’Hénoch, p. 315-318), ainsi qu’en 4Q204 1 i 15-17 (voir mon édition dans La bibliothèque de Qumrân, vol. 1, p. 40-41). Vos amis doivent revoir leur copie… 😉

  8. Ma question est peux être relativement naïve mais il semble que l’on ne puisse pas franchement dire que le livre d’Hénoch date de telle ou telle siècle, le mieux que l’on puisse dire c’est que le texte que vous avez eu entre les mains date de t’elle ou t’elle siècle ‘
    On pourais (mais ce n’est la qu’une hypothèse ) tres bien considerer se livre comme étant le fruit d’une tradition oral très ancienne au contraire remontant a l’ Exil à Babylone, naissance du monothéisme juif, -587 à -517
    non’

    1. Je vous renvoie au chapitre de mon livre qui propose une datation linguistique, ainsi qu’à mon article sur l’onomastique des anges déchus, qui évoque de possibles sources plus anciennes. 😉

  9. Faisons le tour de tout ce que je viens d’absorber comme informations :
    – « Traversée de la Bible » (plus de 4h de cours réécouté chacun au moins 2 fois),
    – « Hénoch in introduction of l’Ancien Testament »,
    – « La face cachée de la Bible » (C dans l’air – France 5),
    – « L’Authenticité de la Bible » (MaCasbah.net),
    – « Qumrân, le secret des manuscrits de la mer Morte »,
    – et autres documents un peu trop techniques à mon goût.

    Pour quelqu’un comme moi qui est en quête permanente d’authenticité (vérité), j’ai été servi ! Merci infiniment pour la générosité avec laquelle vous partagez vos connaissances. La suite logique aurait voulu que je me procure les 2 premiers volumes de « La Bibliothèque de Qumrân ». Cela ne saurait tarder. Mais avec le peu que je viens de découvrir en vous lisant ou écoutant, cela me force à une réelle humilité. Cela m’aide à comprendre pourquoi le prophète du croissant de lune affirmait au VIème siècle de notre ère que la Bible, telle qu’elle se présentait à son époque, est falsifiée. D’où quelques questions professeur :

    1ère question :
    Au VI ème siècle, quels étaient les supports bibliques (hébraïques ou néotestamentaires) dont disposaient chrétiens et juifs vivant dans la péninsule arabique ?

    2ème question :
    Y’a-t’il consensus quant à l’idée future d’un hexateuque intégrant le livre d’Hénoch (pourquoi pas comme intro) dans les prochaines éditions de la Bible ?

    J’ai beaucoup d’autres questions mais, Dieu voulant, elles viendront ultérieurement.

    Par avance merci pour vos réponses éclairées.

    1. Merci!! 🙂
      Réponses rapides :
      (1) les premières « bibles » grecques connues datent des IVe-Ve siècles ap. J.-C., sous forme de codex notamment. Au VIe siècle, de telles bibles devaient être en circulation en Arabie, à côté de bibles araméennes syriaques (dont la diffusion était importante en orient) et peut-être coptes (grâce aux contacts avec l’Égypte). Les traductions arabes sont probablement postérieures ; l’alphabet arabe est d’ailleurs emprunté à l’araméen.
      (2) la nouvelle édition de la Traduction œcuménique de la Bible (TOB) inclut des livres présents dans les bibles orthodoxes (grecques et russes notamment) ; il n’est pas impossible que les livres des bibles éthiopiennes (tels que le livre d’Hénoch) soient un jour inclus, mais ce n’est probablement pas une priorité des éditeurs.

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