Dans la Bible, le phénomène du "parler en langues" se produit pour la première fois dans le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 2, lorsque les disciples sont réunis le jour de la Pentecôte après l'ascension. Remplis de l'Esprit saint, ils se mettent à "parler d'autres langues". Ces langues sont reconnues par les Judéens venus de toutes les nations. Ce sont donc des langues réelles ; il est certes possible que certaines langues aient été inconnues, mais le texte ne relève aucun détail de la sorte.

Ce phénomène est également abordé au chapitre 14 de la première épître aux Corinthiens, où l'apôtre Paul explique que, si le parler en langues n'est pas traduit, il n'édifie pas les autres, et qu'il est donc inutile de le prononcer à voix haute en public — si ce n'est comme un signe pour les incroyants. Paul cite à cet égard Isaïe 28, qui fait allusion aux peuples étrangers que Dieu utilise comme un signe pour son peuple. L'insistance de l'apôtre Paul sur la traduction suggère que le parler en langues consiste là encore, comme dans les Actes des Apôtres, à s'exprimer dans une vraie langue.

Dans les églises pentecôtistes ou charismatiques modernes, le parler en langues s'apparente parfois à une succession de syllabes qui semblent n'avoir aucun sens ; il ne faut cependant pas tirer de conclusion hâtive, car certaines langues peuvent sembler très répétitives. Reste que, dans un certain nombre de cas, il est possible qu'il ne s'agisse que d'une accumulation de syllabes désordonnées n'exprimant pas de langage construit ; en ce cas, il s'agit d'un phénomène de transe comparable à ceux que l'on peut observer dans nombre de religions.