Here is the editorial I publish this week in Reformation Weekly.
You can read it on its website or below.
J’ai donné mes premiers cours de maths lorsque j’étais au collège, pour accompagner un copain en difficulté. Quel défi – et quel plaisir – de l’aider à appréhender cette matière et à structurer son raisonnement ! Former est devenu une passion. Des mathématiques à la théologie en passant par l’histoire ou les langues, j’aime partager des savoirs et la façon de les mobiliser. Ce processus créatif me rappelle les premiers versets de la Bible : au commencement, nous dit-elle, la terre était « informe et vide », en hébreu « tohu et bohu » (Genèse 1,2). Former, c’est organiser la matière. Y compris sur le plan intellectuel.
L’école et l’université sont des lieux consacrés à la formation. J’ai la chance d’y avoir appris et d’y enseigner aujourd’hui. J’ai aussi à cœur d’aller à la rencontre de ceux qui ne pénètrent pas dans ces sanctuaires. Internet est un outil formidable qui permet de porter le savoir au delà des murs et des portes fermées. Les nouvelles technologies bouleversent l’humanité comme le fit l’écriture il y a six mille ans. Cette révolution ne se fait pas sans heurt ; Internet est un véritable tohu-bohu où se bousculent discours simplistes et trompeurs. J’y vois un autre défi : proposer une information fiable et nuancée, sans tabou ni monophonie. Informer, c’est lutter contre le chaos. Grâce aux réseaux sociaux, chacun de nous peut apporter sa pierre à l’édifice, partager davantage de contenus de qualité, inviter à un dialogue respectueux et constructif.
Le fait religieux illustre à merveille cette ambition. J’ai à cœur de défendre la Bible et les autres textes fondateurs contre l’instrumentalisation dont ils font l’objet. La foi naît et se nourrit de la rencontre et de l’échange. La religion est aussi là où on ne l’attend pas, au détour d’un gouvernement trop dogmatique ou d’une opposition radicale aux allures de secte. Les protestants sont bien placés pour décrypter ces enjeux. La pluralité est ancrée dans notre histoire. On remet en question, on offre une autre perspective. Réformer, c’est chercher une meilleure forme. Luthériens ou pentecôtistes, nous avons dans notre ADN un goût pour le débat et la critique. Je n’ai pas toujours revendiqué cette appétence ; je la vois aujourd’hui comme une richesse à cultiver et à partager.